Sauve qui peut ! [Baal]

Rôdeur Sournois Messages : 35 Date d'inscription : 24/12/2010

[Suite de Commerce]

Le spectacle était pour le moins atypique: deux jeunes gens à l'air épuisé venaient d'émerger du labyrinthe de ruelles du coeur de la ville de Brâkamar, et traversaient à présent une petite place qui semblait avoir été oubliée de tous. L'homme était vêtu de manière étrange, de peaux de bêtes, et il avait l'ait complètement dépassé par la situation. La jeune fille en revanche le tirait par le bras, elle était habillée d'une cape fine et noire, et chaussée de bottines, ce qui les gênait grandement pour courir. Pour courronner le tout, une Dragodinde complètement épuisée les suivait en soufflant de fatigue. Mais Eglantynne était parvenue à destination: dominant la place, un grand manoir de pierres sombres, aux airs de forteresse miniature, et flanqué de tours semblait être l'endroit où elle voulait se rendre. Elle gravit les marches du perron sans perdre une seule secode, et indtroduisit une grosse clef rouillée dans l'énorme porte, puis l'ayant ouverte la poussa de toute sa force. Le lourd panneau de bois coulissa en grinçant, et Eglantynne se jeta à l'interieur, tandis que au bas des marches, Baal et la dragodinde reprenaient leur souffle, incapables de faire un pas de plus. Mais les cris des Bontariens qui fouillaient les ruelles se rapprochant, l'Osamodas, n'hésita pas plus longtemps, et tirant sa Dragodinde par la bride, il s'engouffra également dans la demeure.

A peine Eglantynne eut-elle refermée la porte qui claqua dans un grondement de tonnerre, qu'elle fit glisser le verrous afin de se barricader, elle et son compère. La pièce dans laquelle ils venaient de se réfugier était plongée dans la pénombre, mais ce devait être uen sorte de grand hall. La seule lumière provenait du haut de la pièce: il y a avait bien deux hautes fenêtres, mais leur verre était si épais et si sombre, qu'il ne laissait filtrer que de faibles rayons...

Baal avisa l'air sombre de la bâtisse. Au moins, se dit-il, on était pas dépaysé par rapport au reste de Brâkmar. Peu de lumière éclaire la citée sombre, et le peu de lumière que l'on voyais dans ce bâtiment venait de fenêtres sales, aux verres épais. Une ambiance bien démoniaque, en somme.
La dragodinde poussa un râle, s'affala par terre, exténuée. Baal, lui, posa son marteau par terre et s'assit, tentant de reprendre son souffle. Le voyage, sa perte dans les ruelles de Brâkmar et enfin cette course poursuite l'avait épuisé a un point qu'il n'imaginait pas possible. Pourtant, il était habitué a vivre a la dure.

Il mit longtemps avant de sortir de son silence. Puis, avisant Eglantynne, il lui demanda :

" Hey bien, 'est une grande maison... Je ne pensais pas qu'une demoiselle comme vous vivrait dans un endroit pareil, je croyais que seul des vieux affreux possédaient de telles bâtisses... Mais vous m'avez dit vivre a Madestram... Pourquoi avez vous un tel manoir ici ? "

Rôdeur Sournois Messages : 35 Date d'inscription : 24/12/2010

Eglantynne, hésita mais préféra ne rien dire, après tout, le temps pressait. Sans reprendre son souffle elle attrappa Baal par le bras, et se dirigea vers le fond du manoir. Le carrelage en damier noir et blanc luisait et était glissant, elle eut du mal en empêcher la Dragodine de patiner.

- Euh... ce n'est pas vraiment ma maison. Mais silence, nous n'avons pas beaucoup de temps, et nous ne sommes pas seuls...

En effet, comme pour confirmer ces paroles, des bruits sinistres se firent entendre dans les étages. Des pas faisaient grincer les poutres, et des portes claquaient.

Arrivés à l'extrémité du hall, Eglantynne poussa une des nombreuses portes, qui ouvraient sur un large escalier qui s'enfonçait dans des profondeurs obscures. La Dragodinde poussa un faible cri quand ils se mirent à dévaler l'escalier. Enfin, ils atteignirent un corridor éclairé par des torches. Une seconde fois, Eglantynne ouvrit une porte à la volée, et tira son compagnon à l'interieur. Il s'agissait d'une immense cuisine, remplis de tables et d'étagères, de fourneaux, de casseroles, et de grands bacs replis d'eau. Eglantynne se faufila entre les étagère, en essayant de calmer la Dragodinde qui gémissait avec envie en humant les délicieuses odeurs.

- Cachez-vous vite dans le garde-manger ! glapit Eglantynne, alors que la porte s'ouvrait à nouveau.

Baal se tint donc silencieux.
Dans le silence relatif, il prit parti, en lui même, de faire confiance a L'osamodette. Elle l'avait aidé jusqu'à maintenant, sans réelle raisons de le faire, et ne l'aurais pas emmené dans un lieu ou il serais en danger après l'avoir secouru.
Mais il se promit que, dès que possible, il la questionnerait. Baal n'aimait pas être bousculé, et avait l'habitude de vivre calmement. Tout ces évènements commençait a l'agacer, et il comptait avoir toutes les réponses a ses questions dès que possible.

Rôdeur Sournois Messages : 4 Date d'inscription : 30/01/2011

Martha Cabrulé, Grande Maîtresse de la confrérie des Rôdeurs Sournois, descendait les escaliers du manoir aussi vite que son grand âge le lui permettait. Elle avait entendu plusieurs bruits suspects: les premiers venaient de la ville, on aurait dit qu'une émeute avait éclaté ; les seconds venaient de l'interieur du manoir, la porte avait claqué, et quelqu'un s'était enfoncé dans les sous-sols. Or, aucun visiteur n'était attendu...

Arrivée dans le vestibule encore dans la pénombre, Martha s'engouffra sans attendre dans le couloir qui menait aux caves. Il ne lui fallu pas trés longtemps pour découvrir que la porte de la grande cuisine venait d'être ouverte. Sortant sa pelle pour ne pas être surprise en cas d'attaque, elle attentit qu'elle instant en collant son oreille contre la porte. Hélas, elle n'avait plus toutes ses capacités auditives et la porte était épaisse. Se disant qu'il était inutile d'attendre, elle ouvrit brutalement la porte et pénétra à l'interieur de la pièce.

- Qui est là ?!

Rôdeur Sournois Messages : 35 Date d'inscription : 24/12/2010

Eglantynne blanchi quand elle s'apperçut quand elle vit que la personne qui venait d'entrer dans la cuisine n'était autre que la sinistre Martha Chabrulé. Il allait falloir se montrer habile pour ne pas que Baal soit découvert. Il fallait commencer par trouver une excuse car Eglantynne se rendit compte qu'elle devait avoir l'air complètement stupide de s'être précipitée dans la cuisine au lieu d'aller donner l'alerte.

- Ce n'est que moi Maîtresse ! Euh... Je suis bien contente de vous trouver ! J'ai accouru aussi vite que j'ai pu, vous avez sûrement entendu les bruits dehors ?

Hum, ça commençait mal, Martha Chabrulé la regardait avec un air d'incompréhension total. Mais Eglantynne reprit le baratin dont elle avait le secret de plus belle.

- En fait si je suis descendu ici, c'est pour poser mes courses en vitesse avant d'aller vous prévenir. Mais puisque vous êtes là euh... Et bien c'est trés bien ! Il y a eu une évasion massive à la prison je crois, et les Bontariens sèment la panique en ville, venez, nous en saurons plus en allant guetter aux fenêtres du grenier, il n'y a pas une minute à perdre !

Prenant un air convainquant, Eglantynne se rua hors de la cuisine suivie par la Grande Maîtresse de la Confrérie des Rôdeurs Sournois, qui paraissait un peu perdue.

La porte de la cuisine se referma d'un coup sec.

» Baal, ou la vie d'un original.
» [TERMINÉ] Commerce [Baal et Eglantynne]