Essoufflé, Richard Habeu parvint à arriver à destination. Il venait de monter au sommet de la première maison donnant sur la rue qu'il avait trouvé (un ancien atelier de travail du cuir à en juger par l'odeur). Après avoir accédé au toit, par la lucarne, il était à présent en train de grimper avec lenteur jusqu'au sommet du toit. Celui-ci était en trés mauvais état, et il fallait prendre précaution au nombreux troux qui parsemaient la toiture.
Le plan de Richard était simple: par sa faute, le maître se trouvait en danger, il devait donc à tout prix se faire pardonner pour ne pas recevoir un terrible châtiment. Or, s'il parvenait à mettre en déroute la bande de gueux qui avaient attaqué le repère, il serait sûrement pardonné. Et quel était le meilleur moyen de déjouer une attaque en plaine rue sans risquer sa peau ? Grimper sur un toit et balancer le plus grand nombre de tuiles possible sur ses adversaire évidemment ! Tel était du moins le projet de Richard.
Enfin, notre vil Énutrof ariva au sommet du toit. Il restait la seconde pente à descendre pour pouvoir lancer les projectiles tout à son aise. Il lorgna la bataille qui se déroulait sous ses yeux, et vit avec satisfaction que les trois jeunes inconnus semblaient en mauvaise posture. Avide de faire ses preuves, il amassa le plus de tuiles cassées qu'il put, et, le tout dans ses bras, il commença la périlleuse descente de la pente du toit. Jubilant d'avance il était presque parvenu à l'endroit souhaiter, quand son pied heurta un trou de la toiture. Il aurait pu aisément reprendre son équilibre si il n'avait pas eu un gros tas de pierres et d'ardoises dans les bras, ce qui contribua à le faire s'écrouler sur le toit, qui hélas était en pente plutôt raide. Après avoir dévalé la pente dans un grand fracas de tuiles cassées et dans un nuage de poussière, Richard Habeu fut précipité dans le vide. Toutes les tuiles qu'ils portait dans ses mains allèrent se fracasser dans la ruelle, accompagnée de morceaux de briques et de poutres provenant du vieux toit. Une fois que le nuage de poussière serait dissipé, les combattants auraient tout le loisir de voir Richard, suspendu à deux mains à un des balcons de la maison...